Foi et Joie Tchad

Foi et Joie Tchad, dans sa dynamique de promotion d’éducation populaire intégrale inclusive, de formation des hommes et femmes nouveaux et conscients de leurs potentialités et de la réalité qui les entoure, a réalisé en plus de ses activités traditionnelles d’accompagnement des écoles communautaires, quatre campagnes de sensibilisation pour la scolarisation des jeunes filles, dénommées week-ends filles dans les villages de Dougoul, Biga, Dongom-Bidio et Banama. Placés sous le thème « Ensemble contre la non scolarisation des enfants, surtout des filles », cette initiative vise à faire face à un poids culturel de grande envergure : les parents privilégient beaucoup plus la scolarisation des garçons que celle des filles.

Les week-ends filles sont une nouvelle approche de conscientisation développée par Foi et Joie Tchad pour permettre aux jeunes filles déjà scolarisées dans les écoles Foi et Joie, de sensibiliser massivement à leur tour leurs consœurs non scolarisées et surtout les parents sur l’importance d’envoi des filles à l’école tout en faisant un plaidoyer envers les autorités éducatives de favoriser la scolarisation des filles.

La méthodologie utilisée pour les week-ends fille est d’organiser les filles et les parents en groupe de travail. Les filles travaillent sur les causes et les conséquences de la non scolarisation des filles. Elles présentent leur travail en plénière. Les parents utiliseront le travail des filles pour chercher les solutions aux problèmes soulevés. Ce travail en atelier est appuyé par les témoignages des filles et des femmes. Le week-end fille concerne uniquement les filles. Cependant, c’est l’occasion de faire appel aux autres couches sociales, notamment les autorités locales, les leaders traditionnels et religieux.

Foi et Joie lance un appel à l’égard des parents, autorités traditionnelles, religieuses, éducatives, administratives sur la nécessité d’investir sur l’épanouissement des filles. Après les différents messages, les filles ont présenté la synthèse de leurs travaux en plénière, sur les causes, les conséquences et les solutions de la non scolarisation et d’abandon scolaire des filles. Les témoignages des filles mères et de certaines femmes n’ayant pas fréquentés et de celles qui avaient abandonné l’école ont enrichis les échanges.

Lors de ces rencontres, les différentes interventions ont relevé les obstacles liés à la scolarisation des filles. En ce qui concerne la synthèse des travaux des filles, il ressort que : les mariages précoces et forcés, les pesanteurs-socioculturels, l’ignorance et la pauvreté des familles, la méconnaissance des droits des filles, l’enclavement de certaines zones constituent les principales causes de la non scolarisation et d’abandon scolaire des filles.

Quant aux conséquences, la non scolarisation des filles entraine l’analphabétisme, la perte d’estime de soi, la vulnérabilité sociale et juridique, la pauvreté, le manque des opportunités d’emploi et d’auto emploi, le vagabondage sexuel, etc.

Pour mettre fin à toutes ces pratiques, les filles elles-mêmes lancent dès lors des messages alarmistes à l’endroit des parents et autorités éducatives pour que ces derniers en prennent conscience et favorisent une éducation inclusive dans laquelle elles ne se sentiront pas rejetées et marginalisées, mais considérées et traitées sur le même pied d’égalité que les garçons. Les filles recommandent aux parents et à Foi et Joie Tchad ce qui suit :

• Multiplier la sensibilisation sur l’éducation des filles ;
• Organiser des formations aux parents sur l’éducation des filles ;
• Mettre fin au mariage précoce, prendre en charge la scolarité des filles ;
• Et encourager la promotion féminine, etc.

Au total, plus de 2500 personnes, dont plus de 1500 femmes ont été touchées par ces campagnes de sensibilisation.