Lucie Potopoto

Chargée de communication Foi et Joie RD CONGO

Il y a une citation extraite de la dixième Satire de Juvénal (écrites entre 90 et 127 apr. J.-C.) qui stipule qu’il faut « un esprit sain dans un corps sain » (Mens sana in corpore sano) pour une meilleure croissance de la personne humaine. Dans le domaine éducatif, cette pensée de Juvénal permet de comprendre, entre autres, le lien intrinsèque qui existe entre la santé et le rendement scolaire. En effet, il existe réellement un rapport entre la santé physique de l’enfant et son application à l’école. L’on peut affirmer qu’un enfant jouissant d’une bonne santé physique et psychologique est prédisposé à réaliser un bon rendement scolaire.

En République Démocratique du Congo, l’on trouve des contrées où la corrélation entre santé et rendement scolaire pose énormément problème : elle est simplement périlleuse. Ce fléau touche notamment les régions où l’on note un taux élevé de malnutrition. D’après l’Unicef, près de 2,8 millions de personnes souffrent de malnutrition aiguë globale en République Démocratique du Congo, dont 1,2 millions d’enfants. Il y a une forte concentration de ces populations en milieux ruraux et défavorisés où la nourriture se fait une denrée rare avec des répercussions très sévères sur la scolarité des enfants. Car, dit-on, les insuffisances nutritives entrainent souvent des difficultés de concentration et de rétention qui se répercutent de façon désastreuse sur l’application des apprenants.

En outre, dans son rapport intitulé « SOS Enfants », l’Unicef indique que le taux de malnutrition sévère chez les enfants s’aggrave dans le monde à la suite de l’envolée des prix alimentaires. En République Démocratique du Congo, le phénomène demeure tout aussi préoccupant depuis les dernières décennies et le rapport place la République Démocratique du Congo parmi les dix pays qui représentent 60% de la charge mondiale de l’amaigrissement chez les enfants. L’on ne peut donc pas être surpris de remarquer les taux galopants d’abandons scolaires, de redoublement et d’absentéisme dans certaines régions défavorisées du pays notamment là où travaille Foi et Joie.

Foi et Joie RD Congo depuis des années, accompagne des écoles pauvres ou de la périphérie en organisant des sessions de renforcement des capacités en didactique, psychopédagogie et d’autres matières relevant de la pédagogie à l’intention des directeurs, enseignants et parents. Pour sauver les enfants vulnérables et fragiles face à cette situation nutritionnelle qui demeure préoccupante dans l’ensemble du pays, Foi et Joie RD Congo a organisé une session de formation des parents dans son réseau d’Iniangi, un village pauvre de la province du Kwango, où se pose avec acuité le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, aux soins médicaux, à l’éducation et à l’alimentation. Une formation portant sur la « malnutrition » dans le but d’aider les parents à trouver des solutions adéquates en diversifiant l’alimentation des enfants, afin de de permettre à ces derniers d’être performants à l’école.